Joseph Gale | Chargé de projets en environnement, EXP

À l’échelle de la planète, des entreprises se sont donné l’ambitieux et urgent objectif d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Pour atteindre cette cible, la décarbonation du secteur de l’aviation, qui produit annuellement des millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), est une priorité. Comme ce secteur est en effet responsable d’environ 2,1 % des émissions mondiales de CO2, des stratégies collectives sont nécessaires pour compenser les répercussions environnementales et atteindre cette cible ambitieuse.

« En collaboration avec les organismes gouvernementaux, les parties prenantes de l’industrie et les fournisseurs d’énergie, nous élaborons des solutions à court et à long terme pour décarboner le secteur de l’aviation. Le carburant d’aviation durable constitue une des principales solutions auxquelles nous nous intéressons », a indiqué Joseph Gale.

Le département américain de l’Énergie décrit le carburant d’aviation durable (SAF) comme un biocarburant servant à propulser un aéronef, ayant les mêmes propriétés que le carburéacteur conventionnel, mais ayant une empreinte au sol moins grande. Selon la matière première et les technologies servant à le produire, le SAF peut considérablement réduire le cycle de vie des émissions de GES, en comparaison au carburéacteur conventionnel. Certaines voies émergentes en matière de SAF possèdent même une empreinte au sol nette négative en GES. La Commercial Aviation Alternative Fuels Initiative (CAAFI) précise en outre une approche modulaire à laquelle le secteur fait maintenant appel, soit un mélange à parties égales de carburéacteur et de SAF comme solution prête pour utilisation. L’Association internationale du Transport aérien (IATA) précise aussi qu’en comparaison aux combustibles fossiles, non conventionnels, produits de manière durable, le carburéacteur entraîne une réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) tout au long de son cycle de vie. La réduction des émissions de CO2 peut atteindre 80 %.

Durabilité et pérennité 

La réduction des émissions de carbone est essentielle à la préservation de l’environnement. Joseph Gale ajoute qu’à titre de firme de génie-conseil et d’architecture, nous posons un regard distinct sur le SAF. La solution idéale à court terme (c.-à-d., carburant de transition) limitera les émissions de CO2, permettra de conserver le rendement des aéronefs et contribuera au maintien des infrastructures existantes de carburant. La voie au développement de SAF étant approuvée, nous collaborons avec des chefs de file de l’aviation pour déterminer la solution la plus efficace pour répondre aux demandes de la chaîne d’approvisionnement et aux préoccupations d’évolutivité, de manière à en maintenir sa viabilité comme option idéale. Diverses matières premières peuvent servir à la production de SAF, y compris les gras végétaux et animaux, les huiles et les graisses, les huiles de cuisson usées, la biomasse, les déchets municipaux et autres matières. En ayant des options de carburants durables, il sera possible de voir une réduction considérable du cycle de vie des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que des coûts du cycle de vie des aéroports.

On développe à l’heure actuelle des options novatrices pour alimenter un aéronef d’ici 2025 et bien au-delà. En tenant compte des avancées technologiques, les avions alimentés à l’électricité deviennent une solution possible. Présentement, ces avions doivent s’en tenir à des vols régionaux et court-courriers en raison du poids des batteries et du temps requis pour leur recharge. L’option de propulsion à l’hydrogène a également fait surface comme possibilité de réduction considérable des émissions de CO2. La densité d’énergie volumétrique de l’hydrogène gazeux comprimé est beaucoup plus faible qu’une option de carburant liquide et ne conviendrait qu’aux courts vols, à moins de changements ou de modifications importantes à un aéronef.

Puisque le SAF semble l’option la plus viable pour les vols commerciaux, le défi sera de produire et distribuer le SAF de manière économique et avec une intensité en carbone minimale pour les activités des aéroports et les parties prenantes.

Voie vers la carboneutralité

Le soutien coordonné de l’ensemble de la chaîne de valeur de l’aviation est essentiel pour atteindre la carboneutralité. Les défis particuliers associés à un carburant de rechange nécessitent des technologies novatrices, la collaboration, des mesures incitatives et un cadre à long terme pour la transformation des activités. Alors que la mise en œuvre de solutions à long terme soutenant l’atteinte de cet objectif est bien entamée, notamment des aéronefs dont la conception est révolutionnaire, des réseaux de transport multimodal écoénergétiques et des carburéacteurs durables, on évalue également des solutions de remplacement immédiates au combustible à l’aéroport international de Seattle-Tacoma (SEA) pour réaliser des objectifs à court terme.

Dans le but de déterminer la voie vers la carboneutralité pour le port de Seattle, EXP collabore avec l’aéroport et la division de gestion des déchets solides du comté de King à une étude portant sur la transformation des déchets solides municipaux en carburants liquides. L’étude vise à établir les coûts et les avantages potentiels associés à la construction et à l’exploitation d’une installation de production de carburant renouvelable à partir des déchets solides municipaux disponibles dans la région. Elle permettra également d’évaluer les technologies de conversion des déchets en carburants viables qui permettraient de satisfaire aux seuils de production des volumes de la norme Clean Fuel Standard de l’État de Washington, les flux de déchets régionaux convenables pour la conversion en carburants liquides, les emplacements des installations, les répercussions socioéconomiques pour les collectivités et d’autres répercussions à long terme.

Les carburants d’aviation durables font partie intégrante de la voie vers la carboneutralité et l’étude du port de Seattle joue un rôle déterminant dans la voie à privilégier, adaptée à la région, pour le secteur de l’aviation et les autres marchés difficiles à décarboner. Bien que la tâche soit hautement complexe, compte tenu du bilan éprouvé de l’industrie en matière de résilience et de solutions innovantes, nous sommes convaincus que le SAF nous mènera vers notre destination carboneutre.

Pour en apprendre davantage sur l’engagement d’EXP en matière de solutions d’aviation durables, veuillez communiquer avec le chargé de projets en environnement Joseph Gale.